Conseil Agricole : PAC et énergies renouvelables

Alors que le crise agricole européenne sévit toujours, les représentants de chaque pays à l’agriculture se sont retrouvés à Bruxelles siège de la Commission Européenne ce 17 mai 2016 pour débattre des sujets d’actualité brûlants. Il a été bien entendu question des Accords de Paris et de leur mise en application mais aussi de lutte contre le réchauffement climatique avec la proposition « 4 pour 1000 » de Stéphane Le Foll.

Appliquer les Accords de Paris

Au moment de la signature du traité en 2015, l’agriculture s’était retrouvé au coeur des négociations internationales. La question centrale était de savoir si les niveaux de production alimentaire allaient être revus à la baisse pour s’aligner sur la mesure phare du sommet mondial: ne pas faire croitre la température du globe de plus de 2°C comparativement à l’année 1990, seuil au-delà duquel les répercussions climatiques deviendraient incontrôlables.

Une clause avait alors été insérée pour garantir les niveaux de production agricole indispensable à une population en constante augmentation. Reste maintenant à définir les mesures pour développer l’agriculture européenne tout en préservant les données de la COP 21. Les discussions ont donc tout naturellement fait référence à l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans le parc agricole français. Rappelons bien qu’en marge de le Commission Européenne les négociations autour du TAFTA fin avril prévoyait quant à elles un abaissement sensible des normes européennes qui aurait pu endommager le chemin parcouru vers une agriculture « verte ».

Simplifier la PAC

Les ministres se sont aussi réunis pour simplifier certains éléments de la PAC particulièrement contraignant pour les agriculteurs. Les Surfaces Non-Agricoles (SNA) introduites depuis 2015 dans le calcul des aides de la PAC étaient définies par l’administration sur la base de prises photos des exploitations, procédure qui est revenu depuis janvier 2016 aux mains des agriculteurs. Ses surfaces ont un double intérêt pour les agriculteurs: en plus d’améliorer la qualité générale du sol, les SNA sont intégrées aux Surfaces d’Intérêt Écologique (SIE) et génèrent des revenus à leur propriétaire.

Modifier ses haies, mares et bosquets s’accompagnait obligatoirement d’un signalement par dossier papier ou sur Telepac, le site en ligne de la PAC. Maintenant, tout est centralisé sur Telepac. Stéphane Le Foll a assuré que seuls les changements majeurs de SNA seront à reporter pour l’année 2016 pour ceux l’ayant déjà fait en 2015. La réunion ministérielle visait à simplifier le système des SNA pour accélérer leur vérification et les ajouter au plus vite aux aides de la PAC.

Le Plan « 4 pour 1000 »

Initié en 2015 par Stéphane Le Foll, le plan « 4 pour 1000 » est particulièrement ambitieux. Les émissions de CO2 des entreprises et des particuliers sont généralement rejetés dans l’air pour produire l’effet négatif que nous connaissons bien aujourd’hui. Mais que ce passerait-t-il si nous décidions de rediriger ces émissions dans le sol? C’est là tout le génie du plan « 4 pour 1000 ». Absurde à première vue, cette idée est pourtant du plus grand intérêt car le sol regorge déjà de plus de 1 000 milliards de tonnes de C02, très loin des 4,3 milliards que nous avons rejetés en 2015 d’où le nom du projet: « 4 pour 1000 ».

Si le rejet du carbone dans l’air à des effets néfastes à long terme, réintroduire le CO2 dans le sol à au contraire de nombreux aspects positifs pour les terres cultivables. Le Co2 présent dans le sol accroit la fertilité des sols et démultiplie leur résistance aux effets du changement climatique. De plus, réintroduire le CO2 directement dans le sol annulerai totalement l’effet pervers des ces émissions de CO2!

Le défi est de mettre en oeuvre cette redirection du CO2 vers la terre au lieu de le laisser se disperser dans l’air. Pour cela plusieurs mesures sont envisageables comme le développement des haies, l’alternance des cultures ou encore la restauration des zones arides et semi-arides du globe.