Les espèces en voie de disparition : quels sont les animaux les plus touchés ?
Depuis plusieurs décennies, le réchauffement climatique, le braconnage ou encore l’exploitation intensive de certains écosystèmes menacent la faune du monde entier. Le fonds mondial pour la nature (WWF) dresse chaque année la liste des espèces les plus menacées ; lesquelles sont le plus concernées ?
Les primates, nos plus proches parents du règne animal, en grande difficulté
Les gorilles souffrent naturellement d’un taux élevé de mortalité infantile dans un contexte de naissances rares, ce à quoi s’ajoutent la chasse, la déforestation, le commerce illégal d’animaux et les maladies. Cet ensemble de facteurs compromet la survie de cette espèce timide et pacifique.
Malgré la place centrale accordée à la sexualité dans leur mode de vie, les bonobos ne se reproduisent que très lentement avec un petit naissant tous les quatre à cinq ans. Ils font de plus face aux dangers des actions humaines car la pauvreté pousse les habitants de la République démocratique du Congo à chasser et à exploiter intensivement leurs forêts. Les chimpanzés subissent les mêmes fléaux que les bonobos et finissent parfois comme animaux de compagnie, arrachés à leur famille.
Enfin, les orang-outans sont le triste symbole des ravages causés par la production d’huile de palme avec une déforestation intensive en Indonésie.
Le milieu marin n’est pas épargné : cinq familles d’animaux en danger d’extinction
Selon la WWF, plusieurs espèces de dauphins pourraient disparaître d’ici dix ans à cause de la pollution, notamment sonore. Le transport maritime, la prospection de gaz et de pétrole, les manœuvres militaires ou encore la construction de parcs à éoliennes émettent des sons qui dérèglent leur sonar et entraîne une perte de repères ainsi qu’une incapacité à communiquer entre eux et à pister leurs proies. Le trafic maritime et les filets qui les capturent accidentellement leur nuisent tout autant qu’aux baleines. Ces dernières meurent également à cause de la chasse baleinière ; la Norvège, le Japon et l’Islande sont les plus grands théâtres de ces tragédies.
“Les tortues marines sont presque toutes classées parmi les espèces menacées et trois des sept espèces sont en danger critique d'extinction”, précise la WWF sur son site. Accidents de pêche, capture d’oeufs ou commerce de peau et de carapace, les périls sont multiples pour les tortues. Le réchauffement climatique les affecte directement car la modification de température du sable influe sur le sexe de leur progéniture… mais comment pondre lorsque les lieux de nidification sont détruits ?
Vous l’aimez peut-être en salade ou en sashimis : le thon est la victime la plus connue de la surpêche. Qu’il soit rouge, jaune ou dit obèse, le thon souffre de la surconsommation humaine, en particulier au Japon. Quant au narval, aussi surnommé la licorne des mers, c’est la fonte de la banquise d’été qui le menace puisqu’elle lui sert d’ordinaire de refuge pour fuir les orques. C’est également un terrain de chasse pour ce mammifère qui doit remonter à la surface tous les kilomètres pour respirer, ce que les icebergs à la dérive l’empêchent de faire, le piégeant sous l’eau. Les nuisances sonores et l’exploration pétrolière et gazière achèvent de compromettre la pérennité de l’espèce.
Adorés du grand public mais menacés de disparaître, les grands félins sur la sellette
C’est alors qu’ils sont admirés pour leur beauté et leur noblesse que de nombreuses espèces de félins sont aujourd’hui au bord de la disparition.
Le tigre, roi de la jungle, a été éjecté de son trône en l’espace d’un siècle. C’est le temps qu’il a suffi à l’Homme pour réduire la population des tigres de 97% d’après WWF. Des groupes restreints sont confrontées aux braconniers et disputent aux humains un territoire déjà bien amaigri à cause de notre expansion. De même, les jaguars disparaissent avec leur habitat rogné, accaparé par l’industrie et vidé de ses proies.
C’est un cercle particulièrement vicieux qui touche le léopard de l’amour : ses proies, des chevreuils, des cerfs Sika, des sangliers, des lièvres, des blaireaux et des chiens viverrins, sont victimes du braconnage tout autant que lui. La déforestation, les incendies de forêts et l’accaparement des terres pour les besoins de l’agriculture réduisent aussi la population de ce léopard vivant à l’extrême est de la Russie. Son cousin d’Asie centrale, le léopard des neiges, connaît le même sort en sus d’être confronté à l’hostilité des bergers et traqué par les braconniers pour sa fourrure.
Nous aurions pu citer les ursidés qui sont devenus les figures de proue de la WWF : l’ours brun, l’ours polaire et le panda. Toutefois, ces espèces ont connu une amélioration de leur sort, passant d’un statut “d’espèce menacée” à celui “d’espèce vulnérable”, et ce ne sont pas les seules ! Chaque action visant à réduire le réchauffement climatique est une chance de survie supplémentaire donnée à notre faune terrestre ; n’est-il pas grand temps d’agir lorsque plus d'une espèce sur trois reste aujourd'hui menacée de disparition ?